Selon un récent sondage, les actifs qui épargnent pour leur retraite ont commencé à le faire en moyenne à 34 ans, contre 44 ans pour leurs aînés.
Les jeunes générations se soucient visiblement davantage de leurs vieux jours que leurs parents ou grands-parents. D’après un baromètre rendu public le 29 septembre 2021 et réalisé par l’institut Odoxa auprès de 3.016 individus âgés de 18 ans et plus pour le compte de l’assureur Groupama, les actifs interrogés qui épargnent pour leur retraite déclarent avoir commencé à le faire à 34 ans en moyenne, contre 44 ans en moyenne chez les 847 retraités du panel.
En prenant la tranche d’âge comprise entre 25 et 55 ans, l’âge de début de la préparation financière à la retraite tombe même à 33 ans en moyenne. Car, ce que cette étude révèle, c’est que, contre toute attente, les Français qui mettent de côté pour leur après-vie professionnelle le font généralement de manière précoce.
Avant 30 ans pour plus du tiers des non-retraités
Ainsi, plus du tiers (34%) des répondants qui préparent financièrement leur retraite ont démarré avant 30 ans. Ils sont 23% à avoir franchi le pas à 30-39 ans et 27% à 40-49 ans. En revanche, ils sont à peine 10% à avoir commencé à thésauriser pour leur retraite à 50-59 ans et 2% à 60 ans et plus.
Sans doute, les Français se disent que ce n’est pas la peine, passé la cinquantaine, de s’y mettre. À tort : il n’est jamais trop tard pour se constituer un complément de revenu à la retraite, même s’il est conseillé de le faire le plus tôt possible afin de « lisser » l’effort d’épargne dans le temps et profiter de l’effet des intérêts capitalisés (en l’absence de retraits, les gains génèrent des gains supplémentaires).
Prise de conscience des jeunes
Le contraste est saisissant avec les retraités. Les sondés aujourd’hui à la retraite déclarent avoir mis de côté en prévision de leurs vieux jours avant 30 ans pour seulement 14% d’entre eux, 8% entre 30 et 39 ans, 14% entre 40 et 49 ans, 28% entre 50 et 59 ans et 13% à 60 ans et plus. On le voit, les nouvelles générations sont nettement plus conscientes de l’importance de préparer sa retraite que les anciennes.
Il faut dire que les réformes des retraites se succèdent depuis près de 30 ans (loi Balladur de 1993, loi Fillon de 2003, loi Bertrand de 2008, loi Woerth de 2010, loi Touraine de 2014). Sans oublier la mise en place d’un système universel en points promise par Emmanuel Macron et stoppée jusqu’ici par la crise du Covid-19. Et à chaque fois, le problème du financement des retraites obligatoires par répartition à cause du vieillissement de la population est pointé du doigt.
Plus de 200 euros épargnés par mois
Les différences générationnelles se voient également dans les montants épargnés. En ne prenant pas en compte les éventuels remboursements du crédit immobilier pour l’acquisition de la résidence principale, les non-retraités épargnent en moyenne 220 euros par mois pour leur retraite, tandis que les retraités avaient mis 148 euros par mois en moyenne. À noter : 10% des actifs qui préparent leur retraite thésaurisent 500 à 999 euros par mois et 6% au moins 1.000 euros par mois !
Pour autant, les non-retraités estiment qu’il faudrait épargner en moyenne 313 euros tous les mois pour sa retraite. Soit 40% de plus que le budget réellement engagé en prévision de cette période de la vie. Autre enseignement de l’étude : trois placements se distinguent en vue de la préparation à la retraite. Les Français sont 31% à avoir ouvert des livrets et comptes d’épargne (Livret A, LDDS, CEL, PEL...) dans cet objectif, 30% à avoir acheté leur résidence principale et 25% à avoir souscrit une assurance vie. En définitive, l’épargne retraite individuelle (Perp, Préfon-Retraite, PER...) et l’épargne retraite professionnelle (contrat de retraite Madelin...), pourtant destinées à la préparation à la retraite, s’avèrent peu utilisées (12% et 4% des citations).