EDITO du 11 janvier 2018 Didier Le Menestrel, Président-Fondateur de la Financière de l’Echiquier

Pensée positive

La tempête Carmen inaugure la salve des titres anxiogènes qui ne manqueront pas de rythmer notre quotidien tout au long de 2018. En fin d’année, déjà, au-delà des risques géopolitiques et de la météo terrifiante, l’inquiétude était de mise à propos des marchés financiers : la performance flatteuse de 2017 (près de 10% pour la plupart des grands indices européens) est le plus souvent qualifiée de « folle » et les termes « énigmes », « bulles » et autres « records incompréhensibles » illustrent dans les gazettes cette année boursière qui a surtout été dynamique.

Dommage qu’après 26 ans de regard sur l’actualité boursière, nous passions toujours plus de temps à rassurer et décrypter les angoisses de nos concitoyens qu’à faire partager notre enthousiasme sans faille pour l’investissement en actions.

Pourtant, bon an mal an, la première leçon de ce quart de siècle, que nous partageons avec vous chaque mois rejoint ce que toutes les études statistiques (1) prouvent inlassablement : l’investissement en actions est, dans le temps, le meilleur ami de votre épargne.

Alors bien sûr vous nous direz que « tout ceci c’est du passé et que cette fois-ci c’est différent » ! Ritournelle entendue des centaines de fois depuis les années 80, refrain toujours inadéquat face à la réalité des performances acquises : depuis 26 ans, malgré deux crises financières majeures et quelques crises conjoncturelles, le CAC 40 (qui fête cette année ses 30 ans d’existence) affiche une hausse moyenne (2) (dividendes compris) de 7,3%. Echiquier Agressor progresse quant à lui de 12,5% par an tandis qu’Echiquier Patrimoine, votre fonds patrimonial qui s’appelait Echiquier 1 en 1991, affiche un score très honorable supérieur à 4%.

Alors pourquoi, malgré les faits, cette inquiétude répétée de nos communautés face à l’avenir de leur épargne ?

Les adages : « un tien vaut mieux que deux tu l’auras » et « pas vendu, pas perdu » expliquent largement nos comportements instinctifs. Ces réflexes qui trouvent leurs racines dans le bon sens populaire sont bien difficiles à remettre en cause en une génération… surtout lorsque l’épargne des générations précédentes a été régulièrement détruite par les querelles de voisinage. Aujourd’hui, les épargnants européens sont toujours en phase d’éducation financière, essayant de rattraper des anglo-saxons qui ont un siècle d’avance dans l’accumulation et la gestion de leur surplus de richesse financière.

A l’heure de l’allongement de l’espérance de vie et de la rémunération « sans risques » de plus en plus faible, il est urgent d’apprendre à dominer nos instincts et à dépasser nos réflexes… L’avenir de notre système de retraites est en jeu.

Plutôt que de craindre des lendemains toujours plus difficiles, réjouissons-nous du retour en 2017 des performances de la gestion active qui a battu les indices de référence (3). Ceux qui acceptent de prendre des risques sont logiquement mieux rémunérés que ceux qui ne font que courir après le mouvement ou qui n’agissent qu’à très court terme…. Un mouvement à confirmer dans les années qui viennent ! L’environnement de taux d’intérêts et d’encadrement des prix des actifs sera forcément plus favorable à la gestion active et à la connaissance des entreprises.

Reste à favoriser publiquement, réglementairement et fiscalement celles et ceux qui acceptent de prendre le temps nécessaire à des réflexions de long terme… En 2018, c’est possible !

Didier Le Menestrel, Président-Fondateur de la Financière de l’Echiquier

 

  • Source Autorité des Marchés Financiers
  • Source Bloomberg
  • Source Morningstar