L’engouement pour le plan d’épargne retraite (PER) ne se dément pas. D’après les chiffres communiqués le 1er septembre 2023 par France Assureurs, la fédération qui représente les compagnies et mutuelles d’assurance implantées dans l’Hexagone, les versements sur les PER ont encore progressé en juillet de 15% sur un an, pour atteindre 675 millions d’euros. Il faut dire que, durant ce même mois, ce placement dédié à la préparation à la retraite a attiré 55.000 nouveaux clients.
Au 31 juillet 2023, 5,1 millions de Français détenaient un PER, pour un encours (le cumul des versements, majoré des gains) de 67,7 milliards d’euros. Ces données ne reflètent pas totalement la réalité. France Assureurs se concentre sur les seuls PER assurantiels, qui fonctionnent de la même manière qu’un contrat d’assurance vie multisupports, avec un fonds en euros sécurisé (le capital est garanti) et une ou plusieurs unités de compte (UC) plus risquées, mais potentiellement plus performantes. La fédération ne prend pas en compte les PER bancaires, dans lesquels sont logées des parts de fonds sur le modèle d’un compte-titres.
Un placememnt quasi hégémonique
Quoi qu’il en soit, ce placement, créé par la loi Pacte (pour Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises) et commercialisé depuis le 1er octobre 2019, a vite trouvé sa place. Il a remplacé, il est vrai, la majorité des contrats individuels (souscrits par les particuliers) et collectifs (proposés dans le cadre de l’entreprise) d’épargne retraite à compter du 1er octobre 2020.
Depuis cette date, il n’est plus possible d’ouvrir un plan d’épargne retraite populaire (Perp), un contrat de retraite Madelin (réservé aux travailleurs non-salariés), un plan d’épargne pour la retraite collectif (Perco) ou un régime de retraite supplémentaire à cotisations définies (plus connu sous l’appellation « article 83 », en référence à l’article du Code général des impôts qui le réglemente). Mieux : l’épargnant peut transférer tout ou partie de l’encours de son « vieux » contrat sur un PER.
Un produit particulièrement intéressant
Ces transferts ont représenté, sur le seul mois de juillet dernier, 219 millions d’euros. Si le PER rencontre du succès et suscite autant de transferts, c’est parce que ce placement destiné à se constituer un revenu de complément pour sa retraite présente de nombreux avantages. Alors que les fonds sont normalement indisponibles jusqu’à l’âge légal (l’âge minimum de départ à la retraite, décalé progressivement de 62 à 64 ans d’ici 2032 par la dernière réforme), ils peuvent être débloqués avant pour l’achat ou la construction de sa résidence principale.
Au départ à la retraite ou à l’âge légal, le PER peut être liquidé en capital (une somme issue de l’épargne constituée, versée en une ou plusieurs fois) ou en rentes viagères (une somme calculée en fonction de l’épargne constituée et de l’espérance de vie de l’assuré, versée régulièrement jusqu’au décès de ce dernier). L’épargnant peut également choisir une sortie à la fois en capital (1) et en rentes.
Dernier atout, et non des moindres : le PER offre, à l’image des contrats de retraite précédents, d’intéressantes déductions fiscales. Les versements volontaires peuvent être déduits des revenus à déclarer à l’administration fiscale, dans une certaine limite (2). Le plafond de déduction est plus élevé pour les travailleurs non-salariés (3).
Investir dans un PER induit un blocage des fonds jusqu’à l’âge de la retraite et est sujet à un risque de perte en capital.
- (1) Sauf pour le compartiment obligatoire, alimenté par les cotisations obligatoires, qui ne peut être dénoué qu’en rentes.
- (2) 10% du plafond annuel de la Sécurité sociale (PASS) de l’année N-1 (l’année précédant le versement) ou, si la formule est plus intéressante, 10% des revenus professionnels de l’année N-1 dans la limite de huit fois le PASS de l’année N-1.
- (3) 10% du plafond annuel de la Sécurité sociale (PASS) de l’année N (l’année du versement) ou, si la formule est plus intéressante, 10% des bénéfices de l’année N dans la limite de huit fois le PASS de l’année N, majorés de 15% de la fraction des bénéfices comprise entre un et huit PASS de l’année N.
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