Pour compenser leur baisse de revenus à la retraite, les épargnants ont le choix entre l’assurance vie et le nouveau plan d’épargne retraite. Deux placements plus complémentaires que concurrents.
Pour préparer leur retraite, les épargnants se retrouvent désormais devant un choix cornélien : doivent-ils choisir l’assurance vie ou le plan d’épargne retraite (PER). S’il existe depuis longtemps des contrats spécialement dédiés à la retraite, comme Préfon-Retraite pour les fonctionnaires ou le complément de retraite mutualiste (Corem), le dilemme est plus aigu depuis la création du PER par la loi Pacte (pour Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises) du 22 mai 2019.
Alors que ses prédécesseurs proposaient uniquement une sortie en rentes viagères (*), le PER individuel (ou PERin) peut être dénoué à la retraite en rentes, en capital ou, à la fois, en rentes et en capital. En outre, si les fonds du PERin sont théoriquement bloqués jusqu’à l’âge légal de départ à la retraite (62 ans) à l’image des autres placements de retraite, un déblocage anticipé est prévu pour l’acquisition de la résidence principale.
Sortie en capital fractionnée ou rachats partiels programmés
À partir de 62 ans, une sortie en capital fractionnée (c’est-à-dire, en plusieurs fois) est possible. Sur le modèle des rachats partiels de l’assurance vie, le souscripteur peut retirer une partie des fonds, sans avoir besoin de liquider son PERin, dont la fraction restante continue de générer des intérêts annuels et des plus-values.
On le voit, le nouveau plan d’épargne retraite (il est commercialisé depuis le 1er octobre 2019 et a remplacé la quasi-totalité des produits individuels et collectifs d’épargne retraite depuis le 1er octobre 2020) est nettement plus souple que les contrats de retraite antérieurs.
De leur côté, les souscripteurs de contrats d’assurance vie peuvent programmer des rachats partiels à compter de leur départ à la retraite. Dès lors qu’ils ont ouvert leur contrat depuis plus de huit ans, les gains (intérêts et plus-values) issus des rachats sont perçus en franchise d’impôt à hauteur de 4.600 euros par an s’ils sont célibataires ou de 9.200 euros par an s’ils sont mariés ou pacsés. Enfin, certaines assurances vie proposent une sortie en rentes viagères.
Déduction fiscale des versements volontaires du PER
Du coup, faut-il choisir l’assurance vie ou le PER pour préparer sa retraite ? On serait tenté de répondre qu’il faut souscrire aux deux, tant ces placements présentent des avantages différents et complémentaires. Le principal atout du plan d’épargne retraite tient à sa fiscalité « à l’entrée ». Les versements volontaires effectués sur un PERin sont déductibles du revenu imposable à hauteur d’un peu plus de 30.000 euros par an.
Ce plafond de déduction est reportable sur trois ans. Cela signifie que si l’épargnant ne l’a pas utilisé, il peut déduire jusqu’à plus de 90.000 (3 x 30.000) euros d’un coup. Le plafond se cumule pour les couples mariés ou pacsés (soit plus de 60.000 euros de déduction fiscale par an). Mieux : si le conjoint marié ou le partenaire de Pacs n’exploite pas ou partiellement son enveloppe, l’autre membre du couple peut utiliser le reliquat.
Grande liquidité de l’assurance vie
Le gros avantage de l’assurance vie tient à sa grande liquidité. Il est possible d’effectuer des versements et des rachats du montant que l’on veut quand on le souhaite. Et les versements ne sont pas plafonnés, contrairement au Livret A. L’assurance vie peut donc permettre de faire face, à tout moment, à des dépenses imprévues, comme l’achat d’une voiture, le remplacement d’une chaudière ou un rappel des impôts à payer.
On peut donc très bien souscrire à la fois un contrat d’assurance vie et un PER. Toutefois, pour profiter pleinement des déductions fiscales de ce dernier placement, il est préférable d’être imposé aux tranches marginales d’imposition (TMI) les plus élevées (30%, 41% ou 45%). Dans tous les cas, il est recommandé de prendre conseil auprès d’un professionnel avant de se décider.
(*) Certains plans d’épargne retraite populaires prévoient une sortie en capital à hauteur de 20% de l’encours.