Deux tiers des Français (64%) se disent inquiets pour leur retraite, selon le dernier baromètre du Cercle des Epargnants réalisé avec Ipsos en janvier. Si ce chiffre est en baisse de 7% par rapport à 2019, ils sont davantage (84%) à craindre le manque de ressources financières à la retraite. «Cette diminution s’explique probablement parce que la réforme en cours induit que les pouvoirs publics s’en préoccupent, note Brice Teinturier, directeur général délégué de l’institut de sondage. Mais les actifs se projettent de façon bien plus négative concernant leurs ressources futures (insuffisantes pour 74%) que le vécu actuel des retraités (suffisantes pour 61%).»
Bien qu’ils épargnent encore peu dans cette perspective, ils s’inquiètent aussi pour l’avenir du système de retraite, dont le financement (organisé publiquement) doit demeurer dans les priorités pour 62%, devant l’assurance maladie (44%) et la dépendance (37%), en hausse. Parmi les solutions pour le pérenniser, le développement de fonds de pension reste la seule recueillant l’adhésion d’une majorité des Français, «relative» à 42% après 47% en 2019, alors qu’ils continuent à rejeter massivement une diminution des pensions (85%).
Boom du nouveau PER
Une augmentation des cotisations ne plairait pas à 47% d’entre eux, tandis qu’ils évoluent doucement sur le recul de l’âge de départ en retraite : 54% contre, après 64% en 2019. «Ils sont bien au courant de la réforme, à laquelle ils sont plutôt opposés (45% la jugent ‘dans le mauvais sens’, contre 37% en 2019) malgré leur soutien à un système plus uniformisé (65%)», poursuit Brice Teinturier.
Si l’assurance vie se maintient en tête de leurs produits d’épargne préférés (33%), devant les livrets réglementés (21%, -7%), le nouveau Plan d’épargne retraite (PER) fait «une entrée fracassante» dans cette perspective, avec 25% de réponses positives contre 31% pour l’assurance vie : «Le message concernant la souplesse du PER, entré en vigueur le 1er octobre avec la possibilité de sortir en capital plutôt qu’en rente, est bien passé», remarque Valérie Plagnol, présidente du Cercle des Epargnants, pointant l’absence de liquidité comme un blocage plus général à l’épargne. «Conscients des taux bas et de leur manque de connaissance des produits, les Français hésitent entre dépenser un peu plus afin de profiter du présent (36%, +4%) et épargner pour commencer à constituer une épargne retraite (32%, +5%)», ajoute l’économiste, sans préciser si cette précaution inclut leur investissement immobilier, en hausse.